Une
centaine de manuscrits, lettres et objets, ayant appartenu au
sulfureux marquis, dont le fauteuil sur lequel il écrivit la plupart
de ses oeuvres et de rares pièces de théâtre, sont mis en vente
mercredi en France.
Les
pièces proposées par la maison de vente parisienne Drouot
proviennent des rares documents sauvés des flammes à la mort de
Sade le 2 décembre 1814.
Ce
qui ne fut pas brûlé fut mis dans un coffre et scellé derrière
des étagères de la bibliothèque du château familial de
Condé-en-Brie, dans le nord-est de la France.
«De
ce jour un tabou total s'est abattu sur la famille», se souvient
Thibault de Sade, un descendant du marquis dont les parents ont
redécouvert les oeuvres de leur ancêtre peu de temps après la fin
de la Seconde guerre mondiale. Devenu «un complet inconnu», le nom
même de Sade avait été «gratté sur l'arbre généalogique».
«Toute
leur vie, nos parents se sont battus pour faire connaître Sade,
contre les préjugés, contre les mensonges et pour la vérité (...)
Ils ont donné mission à leur cinq enfants de continuer ce combat
pour la connaissance», poursuit Thibault de Sade à l'origine de la
vente.
Parmi
les pièces proposées figure le fauteuil du marquis de Sade (entre
40'000 et 50'000 euros). C'est dans ce fauteuil, en partie d'époque
Louis XIII, que Sade écrivit la plupart de ses textes (y compris
quand il fut enfermé à Vincennes, la Bastille ou Charenton).
Un
tableau, attribué à Jean-Marc Nattier et représentant le père du
marquis est estimé entre 30'000 et 40'000 euros. Comme son fauteuil,
ce tableau accompagna Sade de cachot en cachot.